jeudi 23 février 2012

Boys Boys Boys

Voyons.
Avant de commencer la suite de ma vie amoureuse, revenons brièvement, voulez-vous, sur mes amours désastreuses de ces trois dernières années.


1) Gentleman Joe.
(Ignorons, si vous le voulez-bien, les amours adolescentes qui lui ont précédé).
Gentleman Joe est le grand amour de ma vie. Après six ans, nous nous sommes séparés pour des raisons un peu extérieures à nous. Nous nous aimions beaucoup alors ça nous a rendu très malheureux. Nous sommes restés amis/amoureux jusqu'à ce qu'il me fasse l'affront de trouver l'amour auprès de celle que nous appellerons l'Autre. Depuis, j'ai dit à Gentleman Joe que je préférais qu'on ne se voie plus. C'est triste mais c'est ainsi.

2) Antoine (que nous appellerons Antoine).
J'ai passé ma première nuit avec Antoine il y a trois ans, deux mois après m'être séparée de Gentleman Joe.
Ca faisait des années que personne à part Gentleman Joe n'avait mis sa langue dans ma bouche.
Ca m'a fait tout drôle, et je suis - je vous le donne en mille - tombée éperdument amoureuse de lui.
(C'est une façon comme une autre de se changer les idées. J'aurais pu trouver un truc un tout petit peu plus constructif à faire pour me remettre de ma rupture, vous allez me dire : je sais pas moi, me découvrir une passion gratifiante et enrichissante, tout ça, mais c'est con sur le coup j'ai pas pensé).
Ca a duré un an. Plus d'un an à aimer un garçon qui ne voulait pas de moi, donc. Bien que, pour être honnête, on ait vaguement remis ça sans grand succès au travers des mois/années, la dernière tentative en date étant d'ailleurs le mois dernier.
Antoine ne voulait pas de moi, et, soyons honnête, dans le fond ça m'arrangeait bien : je n'étais pas du tout prête à enchaîner comme ça.
Au bout d'un an, je lui ai fait une grande déclaration d'amour dans un bar à la lueur des bougies, et je me suis fait jeter, mais c'est pas grave, c'était la classe.
Depuis on n'est ni vraiment amis ni vraiment amants, c'est un peu bâtard. On n'est pas grand chose en fait. Mais bon, ça va bientôt faire trois ans qu'on n'est pas grand chose. J'aime beaucoup Antoine.

3) John Doe (the best stranger ever).
J'ai rencontré John Doe à une soirée chez Antoine.
John Doe était beau. John Doe était drôle. John Doe était intelligent. John Doe était sexy. John Doe embrassait bien.
Antoine, qui m'avait lui-même invitée à cette fête où je ne connaissais personne, m'ignorait depuis le début de la soirée et refusait de danser avec moi parce que "sinon après je vais avoir envie de te faire des bisous dans le cou et on sait tous les deux que ça ne mène à rien". Ah.
Bien sûr, Antoine a eu comme un regain d'intérêt pour moi quand il a vu John Doe me rouler des pelles et est venu m'embrasser à son tour avant de me dire de rentrer avec John Doe parce que John Doe était peut-être l'homme de ma vie et que lui ne savait pas ce qu'il voulait. (Antoine est relou).
Je suis donc rentrée avec John Doe. C'était bien. C'était tendre. C'était torride. C'était top.
Sauf qu'ensuite John Doe m'a expliqué qu'on ne pouvait pas sortir ensemble dans l'immédiat parce qu'il devait d'abord se taper une chinoise ! Oui oui, vous avez bien entendu.
Je m'explique :
Trois ans plus tôt, John Doe était parti à Pékin. Il y avait rencontré l'amour en la personne d'une jeune chinoise. Ils étaient restés en contact. Un an plus tard, elle était venue le voir en France. Sauf qu'avant qu'elle arrive, il avait rencontré une fille. Il s'était donc plus ou moins tapé les deux en même temps, comme un rat, et elles avaient pas aimé. Il les avait donc perdues toutes les deux. Or, la chinoise en question lui avait récemment écrit pour lui dire qu'elle faisait un tour d'Europe. Il lui avait demandé de passer à Paris, elle ne s'était pas fait prier.
"Elle arrive dans deux semaines. Je ne peux pas lui faire le même coup deux fois. Et je ne peux pas te demander de m'attendre jusqu'à ce qu'elle parte. Donc, je perds".
On est restés en contact quand-même, mais il ne s'est plus jamais rien passé. A part une soirée (chez Antoine, encore) qu'il a passé à me draguer éhontément devant sa nouvelle copine ("Dis-moi Johnny dear, tu ne serais pas en train de m'utiliser pour faire chier ta copine, là, par hasard ?") avant de m'engueuler le lendemain pour avoir mis sa vie amoureuse en péril (!).
John Doe et sa copine viennent de s'installer ensemble.
Je suis encore en contact virtuel avec John Doe mais il refuse de me voir en vrai car moi, Bayane, sirène, corruptrice, ensorceleuse, grande gourgandine devant l'Eternel, je serais un danger pour son couple. 

4) Roméo.
Roméo était un italien en vacances. (Aux dernières nouvelles, cela dit, il était encore italien).
J'ai rencontré Roméo un soir dans un bar où je venais de faire un petit concert avec mon ancien groupe (ça n'a l'air de rien comme ça, et d'ailleurs c'est normal).
Comme une nana sur scène c'est toujours la classe (d'autant plus que les peu de fois où ça m'est arrivé, j'ai quand-même tout donné pour être méga bonnasse), Roméo est tombé sous le charme et est venu me parler.
Il ne me plaisait pas vraiment, mais je suis retombée sur lui par hasard, dans la rue, puis dans un bar, puis j'ai accepté de le revoir parce qu'après tout pourquoi pas, il était sympa, et il m'a eue à l'usure. On a fini par passer la nuit ensemble la veille de son départ.
Une histoire de rien, donc, sauf que Roméo, comme son nom l'indique, est une midinette.
Roméo est rentré chez lui en se mourant d'amour pour moi. Roméo s'est mis à m'envoyer des mails et des chansons d'amour. De très belles chansons d'amour. Comme je suis moi aussi une midinette, ça m'a pas mal bluffée. Roméo, c'est un peu moi en mec.
Roméo a fini par prendre l'avion pour Paris sur un coup de tête pour venir me déclarer son amour en face. Personne n'avait jamais rien fait d'aussi romantique pour moi par le passé et pourtant je me suis surtout sentie très mal à l'aise et un peu oppressée et je l'ai renvoyé chez lui.
Roméo a continué à m'écrire. Je ne lui répondais pas pour ne pas l'encourager mais il continuait, tranquillement, sans me mettre la pression, à me souhaiter un joyeux noël ou un joyeux anniversaire et à me donner des nouvelles. J'ai fini par répondre. Nous sommes désormais "correspondants".
Il vient à Paris au printemps. Nous verrons.

5) Monsieur W (aussi connu sous le nom de "meilleur ami" sur d'autres sites).
Délicieux garçon rencontré à l'IUFM lors du dernier cours de l'année, en fin juin. Il m'a plu, je lui ai plu aussi mais on n'a pas échangé nos numéros parce qu'on est glands. Pour tout dire, on n'a même pas échangé nos prénoms. On n'avait aucun moyen de se revoir. Je suis rentrée chez moi en me disant "merde merde merde quelle conne merde". (Oui, je suis un peu sans le verbe quand je suis dépitée).
Comme il me plaisait beaucoup - et comme je suis une midinette - j'ai refait le chemin inverse dès le lendemain matin pour remuer ciel et terre et retrouver l'identité de ce mystérieux bellâtre. J'ai réussi. Je l'ai retrouvé. Je l'ai demandé comme ami sur facebook.
Il a su tout de suite qui j'étais. Il m'a dit qu'il était bluffé - et ravi. (Yes !).
On s'est revus, on a pris l'apéro sur le canal de l'Ourq, on s'est embrassés, puis il est parti.
J'étais excitée comme une petite fille, j'en pouvais plus.
On s'est revus, on a pique-niqué aux Buttes Chaumont, c'était parfait, il s'est mis à pleuvoir, on s'est réfugiés chez moi, on a continué à parler, à boire, à flirter, puis est venu le moment où, vers 1h du matin, on a arrêté de parler et on s'est regardés en souriant bêtement... Je m'attendais à ce qu'il m'embrasse et à ce qu'il me prenne sauvagement sur mon lit et là...
"Je ne sais pas quoi faire avec toi" m'a t-il dit. Ah.
Et là il m'a dit qu'il venait de quitter une fille avec qui il était depuis cinq ans, qu'il avait pas envie de vivre un truc sérieux tout de suite, qu'il avait prévu de s'amuser et de niquer à droite à gauche, qu'il avait pas prévu de rencontrer une fille qui lui plairait tout de suite, et qu'il avait envie de moi mais que s'il couchait avec moi il finirait forcément par se barrer le lendemain ou la semaine suivante, qu'il se sentirait coupable, que ça me ferait de la peine, qu'il avait pas envie. Et que donc on allait arrêter là. Et qu'on ne pouvait pas être amis non plus parce que sinon il aurait envie de me niquer et que donc ben on ne pouvait plus se voir.
C'était peut-être du pur baratin, mais c'était rondement mené.
C'est con, il me plaisait vraiment bien celui-là. Du coup je le raconte quand-même, même si on n'a même pas couché ensemble.

6) Mr Duplicity (ou Two-Timing Ben).
Homme marié avec qui j'ai vécu une très très grande passion avant de comprendre qu'il ne quitterait jamais sa femme et qu'il me prenait pour une conne. (Oui, je sais, j'aurais du me douter. Je regarde la télé, pourtant).
Mr Duplicity n'était pas un vieux père de famille bedonnant, je vous arrête tout de suite, mais un garçon de mon âge fraîchement marié. (Il m'a rencontrée un mois après son mariage. Il venait d'épouser la fille avec qui il était depuis dix ans. Et qu'il trompait, d'ailleurs, depuis dix ans. Mais ça je le savais pas).
Mr Duplicity m'a promis monts et merveilles et m'a embobinée (à mon grand bonheur, sur le coup, je l'avoue) pendant des mois, me mentant tout autant qu'à sa femme.
Ca s'est terminé salement. Je l'ai balancé à sa femme. Elle s'est barrée.
Depuis, étrangement, on ne se parle plus.
(Je vous avais prévenus, ma vie, c'est Dallas).
(Tant qu'à faire de vivre une comédie de boulevard, autant faire ça à fond).

7) La Bête.
La Bête était un sinistre maniaco-dépressif cyclothymique, mal dégrossi et jamais content qui allait de crises de colère ou de jalousie en crises de larmes, me plantait régulièrement dans la rue ou encore la nuit pendant que je dormais, avant de revenir à l'improviste avec des fleurs et des poèmes pour me déclarer son amour éternel. Epuisant.
C'était mon chat de gouttière apprivoisé, mon amant de Lady Chatterley.
Un emmerdeur fini. (Cependant, pour sa défense, La Bête avait quand-même le plus beau cul que la Terre ait jamais porté).

8) Sigmund.
Très gentil garçon très amoureux de moi que j'aimais bien mais sans plus, et chez qui je me suis réfugiée quelques mois pour me remettre de mes traumatismes avant de le quitter lamentablement pour Mister F. Je sais, c'est épouvantable. Sigmund s'est fait niquer profond. J'ai fait du mal à Sigmund. C'est mal.

9) Mister F.
J'ai rencontré Mister F cet été, à Berlin, alors que j'y étais pour quelques jours.
Mister F était l'ingénieur du son de ma copine MoMA, celle que je venais voir.
Je suis tombée dans les bras de Mister F à peine arrivée.
Mister F m'a sorti le grand jeu, m'a fait découvrir Kreuzberg, m'a saoulée au champagne sous les étoiles dans les parcs et au bord de la Spree.
Mister F m'a fait l'amour comme - presque - personne avant lui.
Mister F m'a retourné la tête. ("What I will do to your body, I will do to your head").
Quand je suis partie, MoMA m'a dit que Mister F était triste. Mais qu'il avait dit que j'habitais en France et que j'avais un mec et que ça ne pouvait mener à rien de toute façon.
Comme je suis moi, à peine rentrée à Paris, j'ai quitté Sigmund sans autre forme de procès.
J'ai acheté des billets pour repartir un mois entier à Berlin, j'ai commencé à apprendre l'allemand, j'ai commencé à envisager de postuler pour devenir prof au lycée français de Berlin, et j'ai - en bonne midinette - imaginé comment sonnerait mon prénom accolé au nom de famille de Mister F et à quoi ressembleraient nos enfants.
Sauf que, quand je suis arrivée, Mister F ne m'attendait pas la bouche en coeur avec un bouquet de fleurs. Mister F a flippé sa race.
Mister F avait mis le paquet au début quand il savait que j'avais un mec et que je repartais une semaine après, mais là tout à coup ça n'était plus du tout pareil. J'avais quitté mon mec, j'étais revenue pour lui, horreur et damnation, courage, fuyons.
Comme je suis une faible femme, j'ai recouché avec Mister F quand-même.
Parce que Mister F ne voulait pas qu'on sorte ensemble, mais il avait cependant une certaine passion pour mes seins.
J'étais très amoureuse de Mister F alors ça m'a fait beaucoup de mal.
Je n'ai pas réussi à l'oublier. 
Du coup, au bout de plusieurs mois, je lui ai dit que j'étais amoureuse de lui. (Ted Mosby, pour vous servir). (Y a comme un schéma qui se dessine, non ?).
Il a mal réagi et on s'est fighté à mort par mails interposés avant d'arrêter de se parler.
Mister F et moi ne nous parlons plus.
Je rêve encore de Mister F la nuit.

10) Dickhead (que nous appellerons Astro parce que nous avons décoléré).
Astro parce que : 1) c'était vraiment son surnom quand il était petit, 2) il est astrophysicien, 3) il chante vraiment le générique d'Astro le Petit Robot sous la douche.
J'ai rencontré Astro cet été, quand j'étais encore avec Sigmund, à peine 48h avant de partir à Berlin et de rencontrer Mister F. Il venait s'installer à Paris quelques mois plus tard, il était venu en reconnaissance.
Astro et moi nous sommes plu. J'ai gardé Astro au chaud dans un coin de ma tête pendant plusieurs mois.
Quand, en janvier, j'ai écrit à Astro pour lui demander comment ça se faisait qu'il ne soit pas encore à Paris finalement, Astro m'a répondu : "Surtout ne bouge pas. J'arrive". Graou. Que de promesses.
Astro est arrivé, Astro m'a appelée, Astro et moi sommes sortis boire un verre, Astro et moi avons couché ensemble, Astro et moi ne nous sommes plus quittés pendant plusieurs jours.
Astro voulait découvrir tout Paris : il m'a proposé qu'on aille là et là et là aussi, qu'on prenne des cours de tango et qu'on découvre un nouvel arrondissement chaque week-end et qu'on aille à Amsterdam voir Radiohead en concert et aussi en Bretagne etc etc. Astro était à fond.
Astro chantait chabadabada en me tenant la main dans les rues de Paris. Si.
Et puis un jour Astro ne m'a plus appelée. Quand je l'ai appelé, Astro m'a dit qu'il n'était pas libre et qu'il devait quitter Paris quelques jours. Il n'a pas voulu me dire pourquoi. Il était distant.
Je l'ai mal pris, j'ai gueulé, j'ai fait ma fille, je suis passée pour une hystérique, il y a eu comme un froid. On a arrêté de se parler. 
Un peu plus tard, j'ai appris par quelqu'un d'autre qu'Astro quittait définitivement Paris et son nouveau boulot (Astro venait normalement de signer un contrat de trois ans).
Je l'ai rappelé, on s'est revus, mais comme deux copains. On a parlé de son départ et des raisons de ce départ, mais pas de nous, pas du fait que dix jours plus tôt, on était vaguement "ensemble".
Puis il est quand-même venu dormir chez moi, mais il ne m'a pas touchée (!). Puis il a quand-même voulu qu'on aille voir la Tour Eiffel le lendemain, mais à la fin de la journée il est parti en me disant qu'il était désolé et qu'il avait pas été clair mais qu'il fallait qu'il soit clair et que donc voilà salut.
Sur le coup j'ai juste dit "ok", un peu interloquée.
(Je ne trouvais pas ça clair du tout).
Il m'a rappelée le soir-même chez moi pour s'excuser d'avoir "joué avec moi" même si ça n'était pas son intention et pour qu'on en discute, mais j'ai écourté la conversation : je ne savais pas quoi dire, quoi penser. 
Ensuite j'ai eu envie qu'on m'explique un peu mieux quand-même comment j'avais pu passer si vite d'une idylle parisienne à une nuit d'infinie solitude avec un mec qui m'avait fait me sentir de trop dans mon propre lit, alors j'ai demandé, mais je me suis fait engueuler (voir mon tout premier post).
Du coup j'ai gueulé aussi, alors il s'est excusé, puis plus tard il m'a proposé qu'on se voie pour se dire au revoir et j'ai dit que c'était pas une bonne idée, que ça me ferait de la peine pour rien.
Il a dit ok, il a déménagé, puis plus tard je lui ai écrit pour savoir comment les choses se goupillaient dans sa nouvelle vie et si tout allait bien, mais il n'a pas (encore) répondu.
La lose, quoi. Naze. Foirade suprême.

Next.
Next ?





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire