vendredi 20 avril 2012

A date with Ariane



Dating Ariane est un jeu sur internet. 
Ariane (une belle inconnue qui ne porte pas de soutien-gorge sous son body rouge) t'accueille chez elle pour le dîner. Le but du jeu est de réussir à la sauter sauvagement dans toutes les pièces de la maison, ou plutôt de la convaincre de te laisser faire.
(Un jeu édifiant. Subtil. Et d'une grande fraîcheur. Je vous le conseille).
Si tu joues mal, c'est Game Over : Ariane te met à la porte et tu peux rentrer te toucher. (Ou, dans les faits, cliquer sur Restart et recommencer en essayant de 1) comprendre où tu as foiré et de 2) ne pas refaire les mêmes erreurs).

Croyez-moi, coucher avec Ariane, ça demande beaucoup de pratique.
J'ai beau être une femme, je n'ai jamais réussi à faire davantage que lui peloter les seins et lui rouler deux pelles. Ariane est une dure à cuire.
J'ai passé des soirées entières à essayer de la séduire, en vain.
Parfois, petite victoire, j'arrivais à lui tripoter les seins dans le jacuzzi, et j'allais aussitôt me vanter de mes exploits sur Facebook : "I got to second base with Ariane !!! Un jour, elle sera mienne !". 
Mais il y avait toujours quelqu'un pour me rembarrer et me faire sentir la petitesse de mes performances. Ma cousine, Gigi, me riait au nez : "Tu l'as toujours pas baisée ?? Attends mais pourtant c'est une grosse bitch, moi je me la suis tapée deux fois hier. Et en plus elle a ramené une copine".
Bref, ma bande de potes entière (oui : nous sommes de sombres crétins) s'était tapé Ariane, mais elle se refusait à moi. J'ai fini par renoncer.

J'y ai passé un certain temps, cela dit. (Y avait rien à la télé). (J'ai une vie riche et épanouissante).
C'est une sorte de jeu dont vous êtes le héros : à chaque étape, il faut choisir une action parmi les différentes actions proposées avant de voir ce que ça donne et de passer à l'étape suivante. 
Tu ne sais jamais trop quoi choisir : Je fais quoi ? Je lui dis quoi ? Qu'est-ce que je dois faire pour lui plaire ? Je lui fais un compliment ? Je lui parle de quoi ? J'essaye de l'embrasser ?
C'est un vrai casse-tête. 
Et puis Ariane, elle est jamais contente. Elle sait pas ce qu'elle veut.
Si tu lui sautes pas dessus assez vite, elle te vire en te disant que "bon ben t'es bien gentil mais là j'ai sommeil". Si tu lui sautes dessus trop vite, elle te dit "Non mais oh, mec, tu te crois où ? Je crois que c'est mieux que tu rentres chez toi".
Dans la plupart des cas, tu te retrouves donc tout penaud sur le palier à te demander ce que t'aurais dû faire.

Ca fait longtemps que je n'ai pas joué, mais je vais le refaire là tout de suite rien que pour vous

1) J'arrive. Elle me dit bonjour. Je décide de lui dire qu'elle est très jolie ce soir (c'est absurde de dire "ce soir" vu que je ne l'ai jamais vue avant, mais passons).
   J'ai choisi "You look beautiful tonight". J'aurais pu lui dire "I like your top. Casual looks good on you" mais pour lui dire ça, il fallait cliquer sur ses seins, et je me suis dit que ça serait un peu cavalier ("J'aime ce petit body rouge, il te va bien, il met merveilleusement  en valeur tes énoooormes nibards") (En même temps, faut avouer que c'est difficile de la regarder dans les yeux).
   Du coup, elle me dit que je dois dire ça à toutes les filles alors qu'en choisissant l'autre elle m'aurait dit "Thank you for your kind words". Hmm. Je ne comprends rien aux femmes virtuelles. 

2) Ensuite les choix sont un peu limités : je peux soit essayer de l'emballer direct, soit cliquer sur le livre à sa droite pour, comme l'ordinateur me le signale, "dire un truc intelligent".
   Au choix : "Je pense donc je suis" ou "Dans un triangle rectangle, le carré de la longueur de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des longueurs des côtés de l’angle droit".
   (Ca rigole pas).
   Je choisis de mettre le paquet et de lui sortir le théorème de Pythagore, là comme ça d'entrée de jeu, à peine après avoir passé la porte (je suis un ouf) (eh ouais, meuf, attention les yeux, j'ai brillamment réussi ma quatrième !).
   Résultat : elle me regarde d'un air cochon et me dit que l'intelligence, c'est sexy. (C'est clair : moi aussi quand un mec me susurre des théorèmes à l'oreille à l'apéro, je mouille grave ma culotte). 

3) Elle me dit que ok, je suis malin, mais qu'est-ce que je vaux physiquement ? (toujours avec le même regard lascif de grosse cochonne).
    Là j'ai le choix entre lui peloter les seins ou, encore une fois, essayer de fourrer ma langue dans sa bouche (je ne suis pas un mec très bavard, faut croire : avec moi c'est rapide, un petit théorème de Pythagore et hop, emballé c'est pesé, tous à poil !). Encore une fois, c'est un peu limité. Je sais qu'elle va me jeter, et ça m'énerve : non mais oh faudrait savoir ce que tu veux ma jolie. Sale allumeuse, va !

4) Ah ben voilà, j'ai perdu : dans les deux cas, je suis un gros lourdaud libidineux et elle me fout à la porte. Comme quoi en fait le théorème de Pythagore, les mecs, c'est une fausse bonne idée. 

Reprenons : 
- Ah non ok j'avais loupé, j'avais une troisième option à l'étape trois : l'embrasser sur la joue. C'est bon, la soirée peut commencer.

5) Là je peux lui réciter un poème, lui proposer de jouer à Pierre Papier Ciseaux, ou mettre de la musique. Moi, perso, je jouerais bien à Pierre Papier Ciseaux, mais je pense que c'est pas forcément le meilleur moyen de la chauffer, donc bon, euh, je vais mettre de la musique, tiens. Je choisis du rock, et elle commence à se déhancher lascivement (graou).

6) On danse, et je change la musique. Je mets du jazz. Elle me prend dans ses bras et me dit qu'elle adooore le jazz, c'est teeellement romantique. J'ai le choix entre lui rouler un pelle ou l'embrasser dans le cou (ou changer la musique, mais elle aime, on va pas changer, si ?), donc je l'embrasse dans le cou : elle se fâche et me fout à la porte. Pffff.
   Ca y est, j'en ai déjà marre. Les filles sont folles.

Voilà, ceci est un aperçu de ce que j'ai vécu l'année dernière, pendant de longues soirées d'hiver.
J'ai réussi à aller jusqu'au dîner, et même jusqu'au bain de minuit à poil dans la piscine, mais rien à faire :  elle est là, nue, avec un verre de vin à la main, mais si tu essayes de lui toucher les seins elle crie au scandale : "Halte-là, goujat ! Je ne suis pas celle que vous croyez".
Emmerdeuse ! M'énerve, tiens. Si c'est comme ça je me casse.

J'ai un ami, cependant, qui (après de nombreuses heures / journées / semaines à ne faire que ça - inutile de préciser que la vie sexuelle effective de ce garçon est aussi limitée que la mienne) a fini par réussir à la faire sortir de chez elle pour l'emmener acheter de la lingerie fine, faire des stripteases dans une boîte ou faire des photos cochonnes sur la quatre voies !
(Moi perso j'ai réussi une fois à l'emmener acheter de la lingerie avant de la ramener chez elle, mais à la fin elle m'a quand-même raccompagnée à la porte - vêtue d'une nuisette transparente, certes, mais bon).
Il m'a expliqué, étape par étape, comment il fallait s'y prendre :
1) La faire boire, mais pas trop (surtout pas avant le dîner). Juste le bon nombre de verres. Trop peu d'alcool, elle fait sa sainte-ni-touche. Trop d'alcool, elle vomit.
2) En fin de soirée, une fois qu'elle est un peu pompette, l'emmener faire un tour en voiture.
3) Une fois arrêtés sur une sorte de zone d'arrêt d'urgence avec vue sur le paysage, lui faire des compliments et sortir un appareil photo. Et là, c'est simple :
- Tu lui fais un compliment, puis tu lui demandes d'enlever un vêtement pour la photo : elle le fait.
- Un deuxième compliment, un deuxième vêtement en moins, une deuxième photo,
- Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle soit complètement à poil.
- Ensuite, un petit compliment supplémentaire de derrière les fagots et elle te suce, là, en pleine rue.
Voilà. Normal, quoi. Facile. Il suffisait de le savoir, hein. Finalement.

L'alcool et les compliments, les mecs. Le baratin. C'est ça la clef. C'est pourtant simple !

(C'est tellement vrai que ça fait mal, non ?)


Sur ces bonnes paroles, donc, je vous laisse vous essayer au baratinage de meuf virtuelle à gros seins : http://arianeb.com/dateariane/default.htm. Vous me raconterez.
(Et si vous faites mieux que moi, eh ben pas la peine de la ramener, hein).

De toute façon moi je m'en fous, je suis une romantique. C'est pour ça que j'y arrive pas, avec Ariane : c'est parce que je sens bien que dans le fond, elle et moi, ça ne mène nulle part, vous voyez.


2 commentaires:

  1. bon ben je l'ai rapidement fait jouir trois fois de suite! ahahah I'm an evil man inside a midinette body ;-)

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    1. Gnagnagna ! Frimeuse ;) En même temps je tiens à dire que depuis que j'ai écrit l'article, je suis moi-même arrivée à mes fins ! Sauf que je n'ai pas renouvelé l'expérience (I'm a one shot kind of guy). Une fois que je l'ai baisée, ça m'intéresse plus, tu vois :). Et puis bon, elle manque un peu de conversation, non ?

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