lundi 2 avril 2012

Stalkage : mode d'emploi


 Confessions intimes :

Je m'apprête à avouer ce que nous faisons tous. Tous
Toi, toi, toi là-bas, toi qui te caches dans le fond, et puis toi, aussi. 
Si si, inutile de nier. On ne me la fait pas, à moi.

Je stalke les gens sur internet.
Oui.
(Que celui qui n'a jamais stalké personne arrête de mentir).

Je n'ai jamais fouillé dans le portable d'un garçon ou encore lu ses mails.
(quoique. si. une fois. je n'ai rien trouvé).
Par contre, je google-ise pas mal les gens.
Et je les stalke sur Facebook, aussi. Bien sûr. Quelle question.

Petit mode d'emploi du stalkage sur Facebook :
Quand je suis amoureuse d'un garçon, je suis avide d'informations le concernant.
Du coup, je guette le moindre de ses statuts.
Il "like" un site débile : c'est un événement ! (ma vie est palpitante).
Il publie un truc un samedi soir : tiens, il n'est pas sorti.
Il publie un truc un samedi soir à 5h du mat' : tiens, il est rentré tard (mais seul. Yes !)
Il parle d'un film : tiens, je vais aller voir ce que c'est.
Il publie une chanson : tiens, je vais l'écouter en boucle.
Il publie une photo de lui : tiens je vais la regarder (disons cinq fois par jour) (allez, dix). 
(Et puis je vais la copier sur mon ordi aussi pour être sûre). 
(M'en faire un fond d'écran, peut-être ? Non, ça risquerait de se voir. Je ne voudrais pas que les gens s'imaginent que je fais une fixette). (Huhu).
Je regarde ses albums photo :
Il y a des photos de lui plus jeune : rhhooo, trop mignon, il avait des lunettes / des boutons / un appareil dentaire / un T-shirt ridicule ; tiens, il prenait des vieilles poses grotesques avec ses potes qui ont l'air d'être de gros tocards, trop chouchou.
Il y a des photos de fille : c'était quand ? elle s'appelle comment ? est-ce qu'ils ont l'air d'être ensemble sur les photos (eh mais elle a la main sur son épaule, là ! bas les pattes, poufiasse !) ? est-ce qu'ils sont encore amis sur Facebook ? est-ce qu'elle commente ses statuts ? c'est qui cette meuf ? (tiens, stalkons-la pour voir).

Si le mec s'appelle Mister F et qu'il parle allemand, ou s'il s'appelle Dou (grand amour de ma cousine Gigi) et qu'il est turc, c'est compliqué. Il y a encore peu, il fallait se galérer à essayer de traduire sur internet. Aujourd'hui, Facebook facilite le stalkage : on peut carrément cliquer sur "traduire" sous chaque statut ou commentaire (si si je vous jure).
Même si ça donne parfois des trucs douteux - Bing traduction oblige - du type "Comment faites-vous partenaire ?" (pour "How you doin' mate ?"). (Rhoooo, il sait pas parler, c'est trop mignon !). 

Mais sinon je suis normale, hein. Je ne suis pas du tout une dangereuse sociopathe.
(Quoi ? Vous m'avez parlé ? Excusez-moi j'écoutais pas, je mâchouillais mes cheveux). 

Il y a aussi Google (quand il n'y a plus rien à se mettre sous la dent sur Facebook, ou bien quand - ????? - on n'est pas dessus). 



1) C'est grâce à Google que j'ai découvert, il y a très longtemps, qu'Antoine jouait au foot en ligne et commentait régulièrement des forums pour parler de football avec des inconnus.
Je me fous du foot comme d'une guigne et je suis à priori contre les footeux (je suis contre, juste) mais j'avais trouvé ça a-do-rable. C'est dire. 
A l'époque, j'ai aussi découvert tous les articles qu'il avait écrits (Antoine est journaliste - entre autres). Et je les ai tous lus. Je le lui avoué, d'ailleurs. L'autre jour. Avant qu'on rentre ensemble.

2) Mister F est musicien et il y a des pages et des pages le concernant sur internet.
Il fut un temps où je regardais son dernier clip à peu près dix fois par jour.
Il y a une vidéo d'un concert de lui où il rappe en français que je n'ai jamais pu regarder jusqu'au bout tellement j'ai honte pour lui (il est allemand : il se rend pas compte) mais rien à faire, même si ça me fait hurler de rire, je trouve ça extrêmement charmant. Tout comme la photo de lui, ridicule, où il pose avec un fusil de chasse en prenant l'air méchant. Trop mignon.

3) J'ai aussi découvert il y a quelque temps qu'Astro tenait une sorte de journal de bord sur internet, où il inscrit les jours où il court, combien de kilomètres et en combien de temps. Là encore, j'ai trouvé ça désarmant de mignonnerie. (Je crois que j'ai un problème).
Il y a aussi une photo où il est tiré à quatre épingles et a l'air d'un jeune premier, et une autre où il est habillé comme un gros geek de bonne famille avec des cheveux dans tous les sens et un sourire très bête : ça m'a rendu très amoureuse.

J'aime beaucoup ces garçons. Je ne les connais finalement pas tant que ça, je ne sais pas exactement pourquoi je les aime autant. Ils n'ont même pas été tellement sympa avec moi, mais je ne leur en veux pas. Ils m'inspirent une tendresse infinie. Ils m'émeuvent.
J'ai comme une envie de les protéger.

Ils flipperaient à mort s'ils m'entendaient.
 

Je suis la seule à développer une affection immuable pour les gens dont je tombe amoureuse ?
Ils m'ont tous jetée. Si j'étais une fille saine d'esprit, j'aurais juste envie de leur mettre la tête dans les chiottes, non ? Je dois pas être normale. Ca m'inquiète. 
Mais que voulez-vous. Je suis amour. 

Je me souviens d'avoir eu une conversation avec une amie, un jour, il y a longtemps, où je lui disais que j'aimerais bien que quelqu'un m'aime comme j'aimais Antoine. Que moi aussi quelqu'un chérisse chaque détail me concernant, au point d'être touché et séduit par des trucs complètement idiots.
Mais bon, c'est un peu ce qu'on appelle être amoureux.
Je voulais qu'on m'aime, quoi. (Booh, la petite poulette qui veut qu'on l'aime).

Je sais ce que vous allez me dire :
"Mais si Bayane, je suis sûre qu'il y a plein de mecs qui te stalkent à mort et passent des journées entières à guetter tes statuts, à réactualiser ton profil tous les quarts d'heure, à relire tes vieux posts de 2008 sur ta Timeline et à mater tes photos - auxquelles ils parlent, parfois -, ne t'inquiète pas !"
C'est vrai, vous le pensez vraiment ? Vous êtes gentils.

C'est un peu stérile, cependant, cette folle tendresse pour des mecs que je ne vois jamais et qui s'en foutent comme de leur première chemise. Parce que c'est bien joli, ce bel amour désintéressé et absolu, cette belle obsession psychotique, tout ça, mais bon, vous êtes gentils les mecs mais quand est-ce que je baise, moi ?  

Bref, je tomberais bien amoureuse d'un mec qui est là. Un mec qui est là et si possible qui veut bien de moi. Et sur qui j'obtiendrais des informations en - wait for it - lui parlant.
(Si possible nue sur un oreiller). (Mais bon, je ne voudrais pas avoir l'air de trop en demander).



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire