lundi 20 août 2012

Dinguerie caractérisée

(C'est l'amour à la plage ah-ouh cha-cha-cha)



Il est tard. La nuit est tombée. Je rentre de mon bain du soir quotidien.
(Eh ouais. Que voulez-vous. On est celte de mère en fille ou on ne l'est pas).
(Bon en fait pour être tout à fait honnête je fais toujours un peu moins la maline au moment de rentrer dans l'eau, mais bon, j'ai une réputation de femme du nord à tenir, vous comprenez, j'ai pas le choix). (Du coup, année après année, je dois me jetter l'air de rien dans une eau à dix-huit degrés et même que – oh nom de dieu sa mère la pute elle est gelée - même pas froid).
Non mais en fait en vrai j'adore ça. Parce que, comme le disait si bien Renaud, « Quand on y est, euh, elle est bonne (quel talent quel culot) ». (Et je vous livre par la même occasion la suite de la chanson : « Depuis nous nous aimons comme s'aiment les oiseaux, les huîtres, les poissons, et puis les pédalos ») (A méditer).

Bref. Je suis à Tara. Tara, ma terre, mon sang. 


Oui, chez moi les couchers de soleil sont en technicolor, t'as un problème ?

Tara, que tout le monde veut nous piquer (même que ça me fait montrer les dents comme une lionne qui protège ses lionceaux), tant et si bien qu'on a dû mettre un panneau « Pas à Vendre » à l'entrée. Vous n'imaginez pas le nombre de lettres qu'on reçoit, et de gens qui se pressent à notre porte, parfois avec des cadeaux ! (Non mais meuf tu crois vraiment que sous prétexte que tu m'as fait ton plus beau sourire et que tu m'as offert une bougie parfumée, je vais te vendre ma maison de famille ?!).

Tara, le pays merveilleux de la mer, de la pêche aux coques, des mouettes, des embruns, des galettes, des genêts, et de Ouest France (et des jeunes bourgeois rennais vêtus de polos roses avec le col redressé vers le haut, oui, aussi, mais personne n'est parfait).
Aaaah, Ouest France...


Il est tard, donc. Or, horreur et damnation, je viens de réaliser que le lecteur DVD de mon ordinateur ne marchait plus. (Je ne vais donc pas pouvoir regarder le DVD de Rocky - c'est pas parce que c'est les vacances qu'il faut arrêter de se cultiver - que j'ai acheté aujourd'hui au vide grenier) (oui, je fais partie de ces gens pervers qui aiment chiner dans les vide-greniers, où l'on peut dénicher des trésors comme des vieux Véronique en pension, des vieux Tintin, et des vieux bols bretons avec écrit Jeanne ou Ferdinand dessus, comme ça tu peux choisir ton prénom le matin, et ça, c'est bien) (j'ai des plaisirs simples). Déjà que je m'étais rabattue sur le lecteur DVD parce que la télé ne marchait pas ! (Mais qu'est qu'on va devenir ?).
Du coup détresse, je blogue.
Je vous présente la chair de ma chair.

Je vais devoir lire un des vieux polars de la bibliothèque, alors.

(J'ai déjà relu tous les Schtroumpfs, les Tintin, les Astérix, les Spirou, et les Lauzier – comme tous les ans -, faut trouver autre chose) (cela dit cette lecture m'inspire à mort, je trouve jour après jour de supers prénoms pour mes futurs enfants, il va même falloir que j'en ai beaucoup : Pirlouit (mon préféré) (interdiction de me le piquer) (Z'étiez tentés, hein ?) (je comprends), Archibald, Zantafio et Bergère).
(Sinon j'avais bien déniché un Nouvel Observateur mais il titrait « Sarkozy peut-il devenir président ? », j'en ai donc déduit qu'il n'était pas de la dernière fraîcheur niveau actualité).


Bref. Dans les polars Série Noire, édités dans les années 70, avec en quatrième de couverture des pubs pour Gitanes Bleues ou pour Balafre, Eau de Toilette pour Homme, Lancôme (je n'invente rien), le chef vous propose :

Morgue Pleine, de Manchette :
La gendarmerie mène à tout. Et même à la profession de détective privé. Minable, bien sûr. Sauf... sauf quand on s'embringue, malgré soi, dans un sauvetage d'orpheline, qui aboutit à des incidents aussi bizarres qu'affreux : incendies de voitures, massacres en chaîne, hystérie raciale, dinguerie caractérisée. Cependant qu'un PDG inquiétant n'arrête pas de pleurer comme trente-six madeleines.
Oh je crois que j'en ai déniché un bon, là. « Dingueries caractérisée », un mec qui pleure « comme trente-six madeleines », j'achète ! Huhu. Cet argot désuet de privé couillu à qui on ne la fait pas me rend toute chose.

Hello, sailor.

Flouze, d'Ed McBain :
Des petites bestioles de bois, des jouets pour enfants, sculptés par de vieux paysans allemands pour être vendus aux USA, ça n'avait rien que d'innocent, pas vrai ? Alors pourquoi incendiait-on l'entrepôt qui les abritait ? Pourquoi tuait-on, à cause de ces jouets, un ivrogne inoffensif et un camé dans la débine ? Encore un fameux casse-tête pour l'inspecteur Carella et ses collègues de la 87ème brigade.
(Sale affaire, en effet. Mais bon, je ne me bile pas : l'inspecteur Carella est sur le coup).

Et en bonus, je vous livre le texte qui figure sous la pub Balafre, un peu comme une voix off dans une pub télé, et croyez-moi, ça vaut le détour :
« T'auras pas mal si tu te laisses faire » murmura t-il. La voix était douce, le ton rassurant. Mais le fil d'acier commençant à entamer la peau de son cou, Bill préférait ne pas se fier aux bons sentiments.
Sa main tâtonna désespérément, rencontra la bouteille de Balafre. Le filin d'acier se resserra. Bill se tendit. La bouteille de Balafre lancée à toute volée vers son agresseur, des éclats de verre brun, du sang, puis le silence. Il venait de sacrifier une bouteille de Balafre. Il en était malade.
Balafre. Eau de toilette, after shave. Lancôme.
(C'est juste trop beau pour être vrai).

Sinon je pourrais aussi me rabattre sur les polars bretons vendus dans toutes les maisons de la presse et qui font un carton, je suis sûre que ça vaut son pesant de cacahuètes aussi. Rien que les titres m'enchantent : Dérive bancaire à Dinard, Le Bal des Crabes, les Neuf Plaies de Pléneuf, Bric-à-brac à Saint-Briac...
Prêts à tuer pour une promotion ? Pour Stanislas de Vassivière et Jean Paul Champignol (Jean-Paul Champignol, quoi !), deux cadres bancaires dinardais et leurs épouses, la question ne se pose plus...
Quand un tueur en série vient en plus troubler le jeu, tout part en vrille dans la charmante station balnéaire bretonne.
(Avouez que vous vibrez !)

Ou alors je suis sûre qu'en cherchant bien je peux dénicher un SAS quelque part, et là aussi il y a moyen de se marrer.
(Dans SAS, au moins, je crois qu'il y a de vraies scènes de cul, pas comme dans Harlequin) (Oui, il a été question que je traduise du Harlequin il y a quelque temps, et j'ai donc essayé d'en lire un avant (Un Amant pour Noël de son titre : tout un programme) pour me donner une idée de ce qui m'attendait et relever tous les synonymes de « bite » que je pouvais trouver histoire d'éviter les répétitions dans ma traduction (je me voyais déjà dire « son membre turgescent » ou encore « le sceptre de son désir » - huhu), mais en fait quand à la page 40 ils sont allés se faire une soupe de lentilles (véridique) au lieu d'aller baiser, j'ai reposé le bouquin (non parce que le mec qui parle de son désir pendant trente pages - « Non mais choppe la, pignouf, et qu'on en finisse ! », ça va cinq minutes mais bon) et j'ai renoncé au boulot) (Non parce que si y a pas de cul ça ne m'intéresse pas, vous voyez).
(Quoique je dis ça mais en fait non, il est préférable que je ne lise pas de SAS. Ca me ferait le même effet que tous ces putains d'articles de l'été sur « Comment pimenter votre vie sexuelle » - non mais j'ai PAS de vie sexuelle bande de bâtards, allez vous faire %1$#!§ en enfer !!! - et je pèse mes mots). Bref. Hum. Reprenons.
Quoique je ne vais pas réussir à rester éveillée longtemps, mes cousins et leurs potes m'ont tuée aujourd'hui avec leur partie d'Ultimate, le grand jeu de l'été, un nouveau jeu de leur invention qui, en gros, allie le handball et le football américain mais avec un frisbee. (Ouais. Je sais). Cela dit je peux me réjouir d'en être sortie saine et sauve (je m'attendais à me manger le frisbee en pleine gueule - au moins) étant donné que la dernière fois que j'ai joué avec eux sur la plage, l'été dernier, je suis tombée violemment la tête la première dans le sable et je me suis ouvert l'arcade sourcilière avec mes lunettes (le béret est un sport extrême) (le tout devant un mec qui me plaisait, en plus) (mais bon, je me suis consolée en me disant que mes points de suture me donnaient un petit côté dark – en mode Balafre de Lancôme, quoi) (je crois que je me mentais).

Je pense que je vais craquer pour Morgue Pleine. Je vous livrerai un best of des meilleurs passages.
(Sinon je vous invite fortement à me livrer les quatrième de couverture de vos propres polars de vacances si toutefois vous trouvez aussi gratiné) (Je sais que vous pouvez le faire).
Ou alors j'ai une autre proposition de grand jeu concours de l'été : on pourrait essayer de deviner le titre du futur roman de Katherine Pancol ! (après Les Larmes Jaunes du Crocodile, La Valse Lente des Tortues et Les Ecureuils de Central Park Sont Tristes le Lundi).

Sinon rien à voir mais si jamais vous écoutez France Galle (« J'ai tellement fermé les yeux, j'ai tellement rêvé que j'y suis arrivée »), je tenais à vous signaler qu'il ne faut pas : cette femme vous ment. Vous pouvez fermer les yeux tout ce que vous voudrez, ça donnera que dalle (enfin si, ça vous reposera les yeux, et si c'est votre but, alors oui, banco, vous y arriverez, je vous le confirme), mais sinon je vous conseille plutôt de vous bouger le cul, ça marche mieux.

Ah oui, et aussi : y a un mec qui est tombé sur mon blog hier en tapant "Filles nues jouant à saute-moutons" sur Google. Voilà. C'est tout. Ca se passe de commentaire.



jeudi 16 août 2012

Hier ou demain, mais pas aujourd'hui

(Bayane et les garçons formidables)



Un jour, j'ai rencontré un garçon dans le métro. Je me suis assise en face de lui, nos regards se sont croisés, et il m'a tendu une des oreillettes de son casque sans un mot. On a dû faire cinq stations comme ça, à écouter sa musique et à se regarder sans rien dire. Puis il a récupéré son oreillette, il m'a dit que je faisais partie de ce que Brassens appelait les belles passantes, et il est parti.
(Good line, mec).



Les rencontres se font parfois de la façon la plus improbable.
Pour citer la pub meetic (Au secours, je suis perdue) :
"Les belles rencontres, elles se font partout, mais surtout ailleurs". 

- Mon oncle Jean a par exemple rencontré ma tante Françoise (avec qui il a eu six enfants) un jour qu'il revenait d'Italie en voiture. Passant par hasard dans un tout petit village de Bourgogne, il s'est arrêté pour demander son chemin à la première personne qu'il a croisée : une belle brune qui lavait du linge au lavoir près de la rivière. Une semaine plus tard, il lui demandait sa main. 
S'il n'était pas passé par ce village là, ou s'il y était passé une heure plus tôt ou une heure plus tard, leurs vies auraient été différentes. Tout aurait été différent. 
- Si ma mère ne s'était pas assise à côté de mon père en amphi ce jour-là, il y a quarante ans, je ne serais peut-être pas ici aujourd'hui. 
- Si mon frère n'avait pas recroisé Mélanie par hasard dans la rue le soir de la fête de la musique il y a toutes ces années, ils ne se seraient sans aucun doute jamais revus, et ils n'auraient pas passé toutes ces années ensemble.
- Si, il y a dix ans, mon amie Molly n'avait pas croisé par hasard, sur la place de la Concorde, en pleine manif contre la guerre en Irak, le garçon que j'avais repéré dix jours plus tôt dans une soirée sans oser aller lui parler, et si elle n'avait pas été le trouver pour lui parler de moi et lui dire qu'il devait absolument faire ma connaissance, je n'aurais jamais connu Gentleman Joe.
- Si Jeanne n'était pas tombée dans le métro, elle n'aurait jamais rencontré le garçon formidable.




Ca tient à si peu de choses.
Et pour ne rien arranger (sinon c'est pas drôle), c'est déjà très difficile de rencontrer quelqu'un qui te plaît et à qui tu plais aussi, et en plus, cerise sur le gâteau que tu ne pourras pas manger donc crève la dalle et tais-toi, ça ne suffit pas.

"Tu te rends compte à quel point c'est dur de rencontrer quelqu'un qui te plait à ce point et avec qui tu t'entends aussi bien, tu te rends compte à quel point c'est rare et précieux ?" ai-je demandé à Monsieur W après qu'il m'a fait son grand discours pour me dire que je lui plaisais vachement mais que non, il ne pouvait pas. Il a murmuré "Ouais. Je sais" en regardant ses pieds. Je l'ai raccompagné à la porte. On s'est regardés. On se plaisait beaucoup. On est restés plantés là comme deux cons pendant quelques instants. Il a dit "C'est horrible !" l'air désespéré en me regardant une dernière fois, puis il a appuyé sur le bouton de l'ascenseur et j'ai fermé la porte.
On est restés très vaguement en contact pendant deux ans, on s'est écrit un peu, on a prévu de se revoir et on a repoussé, annulé, on s'est revus quelques fois et on a dit qu'on se reverrait mais en fait non, et aujourd'hui il s'est remis avec son ex, il m'a viré de ses amis Facebook, et quand il me croise avec elle dans les bars il me dit bonjour du bout des lèvres et il disparaît.
J'aurais bien aimé qu'on devienne au moins amis. Mais j'imagine que c'était impossible.
Un cas d'Eros manqué.

John Doe, à qui je n'ai finalement consacré qu'un seul paragraphe dans ce blog, fait partie de ceux-là : ceux avec qui j'aurais pu vivre quelque chose de vraiment bien, et puis finalement, pour diverses raisons, non. John Doe et moi sommes passés l'un à côté de l'autre.
Je trouve ça un peu triste.

Je connais John Doe depuis deux ans, mais je ne l'ai vu que trois fois dans ma vie. La première fois, c'était il y a deux ans, en septembre 2010. On s'est rencontrés, on a passé une nuit fantastique ensemble, mais on ne s'est pas revus pour les raisons qu'on sait. Quelque temps plus tard on a été prendre un café (j'étais en plein dans mon histoire avec Mister Duplicity), puis un an plus tard, à l'automne 2011, on s'est revus à une fête où il est venu avec sa nouvelle copine.
Trois fois en deux ans. Autant dire rien.
Sauf que John Doe et moi parlons très régulièrement sur Facebook. Nous avons ce que l'on pourrait appeler une relation épistolaire. C'est un peu étrange. Mais on se parle. Souvent. Beaucoup. On parle de tout et de rien, on se raconte nos vies, on fait des blagues, on flirtouille, on se chamaille, parfois on se dispute vraiment, puis on s'excuse, on se réconcilie, on se refait des blagues, on se reraconte nos vies, on reflirtouille. Ca fait deux ans que ça dure. Aujourd'hui, étrangement, on peut dire qu'on est proches. John Doe est quelqu'un d'important dans ma vie. Parfois on ne se parle que de loin en loin, avec pas mal de distance, juste pour prendre des nouvelles. Parfois on est amis et on se parle tous les jours. Depuis le début du mois de juillet, on se parle sans arrêt. L'autre soir, on a parlé de 1h à 5h du matin, et ça a "dérapé".


Je ne rentrerai pas dans les détails, ça n'est pas le but. Laissez-moi juste vous confirmer que baiser par messages écrits interposés, c'est laborieux, voire - je vais vous le dire franchement - impossible. On n'a donc rien fait du tout, en fait, en vrai, bien sûr.


On a juste été très loin par écrit, plus loin qu'on ne l'avait jamais fait.
Mais c'est absurde.
C'est complètement absurde et ça ne mène à rien. (Et pas seulement au sens pratique).

John Doe vit avec une fille (Jane. Obviously). Cette fille sait qui je suis et se méfie de moi comme de la peste (et elle a apparemment bien raison) (je sais, ça craint). John Doe n'est donc pas censé me fréquenter. Il me parle régulièrement mais dans le plus grand secret, et il est donc évidemment hors de question que l'on se voie. J'ai arrêté de lui proposer d'aller "continuer la conversation de vive voix au café". J'ai compris qu'il ne dirait jamais oui. Parce que s'il me voyait, ce serait en cachette, ce qui serait une trahison suprême. Et puis ça ne serait pas prudent. Parce que, soyons honnête, on n'est pas vraiment "amis", en fait. Et comme on a du mal à se parler sans déraper et finir par essayer de faire l'amour par internet (en dépit des obstacles pourtant assez flagrants qui s'opposent à une telle entreprise), il est peut-être préférable qu'on ne se voie pas en vrai (ma beauté fatale aurait forcément raison de lui, vous comprenez) (et je n'opposerais évidemment aucune résistance) (à l'impossible nulle n'est tenue). (Par ailleurs, il est hors de question que je recouche un jour avec un mec en couple). Bref, il n'y a aucune place pour moi dans sa vie à part cette "amitié" un peu bâtarde qui ne mène à rien.

Fini de jouer. 
(Oui, je suis en mode comédie musicale corny)
(Un peu comme tout le temps, en fait, finalement)


J'ai arrêté les frais de façon un peu abrupte, sur les coups de cinq heures du matin. Je me suis rétractée. Tout à coup, je me suis sentie très très seule devant mon écran, un peu comme quand un mec que tu connais à peine est en train de s'exciter sur toi et que tu as subitement une "out of body experience" parce que tu ne l'aimes pas et qu'il ne t'aimera jamais et que tout à coup tu te sens triste et vide et que tu as envie de pleurer. (Dites-moi qu'il n'y a pas qu'à moi que ça fait ça).  Je me suis dit qu'il aimait une autre fille, que j'étais juste cette petite nana avec qui il aimait flirter pour jouer avec le feu et goûter aux joies de l'interdit à peu de frais, que tout ça n'avait rien à voir avec moi, qu'il n'y avait rien pour moi dans cette histoire.
Du coup c'était un peu comme si je l'avais planté à poil dans son lit avant de me rhabiller et de rentrer chez moi. On s'est donc "quittés" de façon un peu brutale, et je me demande un peu ce que notre "non-relation" va devenir après ça. En même temps, je ne suis pas vraiment inquiète, parce que j'ai le sentiment que ma relation avec John Doe est un truc assez immuable. Immuable parce qu'inexistante, quelque part. On a échangé quelques mots, quelques mots qui veulent dire "C'est pas grave tout va bien on en parle plus bisous à plus tard". C'est tout.
Et on se reparlera sûrement. Et on ne se reverra sûrement jamais.
Voilà. Encore un cas d'Eros manqué.
John Doe restera à jamais ce mec avec qui j'aurais pu vivre quelque chose et avec qui je n'aurai finalement jamais rien vécu. On sera passés l'un à côté de l'autre. Tant pis.

Bref, tout ça pour dire que des mecs supers avec qui j'aurais pu vivre des trucs supers, j'en ai rencontrés un certain nombre. Mais. Ils ont une copine, une femme, des enfants, ou bien ils sortent d'une longue relation et ils veulent s'amuser, ou bien ils en aiment une autre qu'ils n'arrivent pas à oublier, ou bien ils habitent dans un autre pays, ou bien ils ont dix ans de plus ou de moins que moi, ou bien un peu tout ça à la fois...
Compliqué. De plus en plus compliqué.
"Hier ou demain, je t'aurais dit oui. Hier ou demain, mais pas aujourd'hui"


C'est un peu comme l'apparition de la vie sur la Terre : il faut que tellement de conditions soient réunies pour que ça marche que ça tient un peu du miracle. Et pourtant, dans l'infinité de l'univers, il n'y a aucune raison que ça ne se produise qu'une seule fois.

What were the chances?


En attendant, je continuerai à recevoir des textos comme celui-là : "Amour, je te mordille le bout des seins". (Eh oui. Heureusement, même au fin fond de mon célibat, quand plus aucun mec n'essaiera de me faire prendre mon pied en tapant sur des touches, il me restera toujours ma douce et tendre Lady V pour m'envoyer des textos à caractère sexuel. Merci à elle).

Et en bonus :
(Aaaahhh Michel Legrand) (Cette scène est tellement merveilleuse, je ne m'en lasserai jamais)
(D'ailleurs pour faciliter encore un peu les choses, j'ai décidé qu'à partir de maintenant, 
si un mec ne me chantait pas des chansons en dansant, ça ne m'intéressait plus. Voilà. Et toc)

lundi 13 août 2012

Saltimbanque ! Hurluberlu ! Sapajou !

(J'avais pas d'idée de titre)


 

Je reviens de deux semaines de randonnée en famille dans les Pyrénées Orientales.

 

Les montagnes étaient hautes et les petites routes de montagne vertigineuses (Mon père au volant : "Vous avez peur ? Faites comme moi, fermez les yeux"), on a dû affronter de féroces moustiques mangeurs d'homme (qui étaient essentiellement pour moi : je suis un anti-moustique certes un peu encombrant mais très efficace), un sanglier a essayé de nous tuer en voiture au beau milieu de la nuit (c'était nous au volant de la voiture, hein, pas le sanglier) (z'êtes cons), un chat sauvage est venu me mordre jusque dans mon lit sans y être invité, un scorpion s'est caché dans le tas de linge sale qui gisait au pied du lavabo pour essayer d'attenter à ma vie (le scorpion, pas le linge sale), des frelons assoiffés de sang m'attendaient aux abords de la rivière pour me piquer les pieds, j'ai même été attaquée par une libellule géante pendant que je bouquinais* tranquillement dans mon lit, bref c'était l'été de tous les dangers. (Mon père et mon frère ont donc eu moult occasions de faire preuve de superbe en volant à mon secours avec courage et aplomb - quoiqu'ils ont eu un peu peur de la libellule géante, quand-même - mon père l'a cependant terrassée tel un chevalier le dragon). 
La nature est hostile, mes bons, je vous le dis. Même le soleil nous en voulait, il faisait rien que d'essayer de nous donner des coups.
*(je lisais "La vie devant soi" de Romain Gary/Emile Ajar, par ailleurs, qu'il vous faut lire dans les plus brefs délais si vous ne l'avez pas lu, c'est une merveille de tous les instants)


Du coup on est de retour à Paris pour quelques jours histoire de se faire un petit fix de gaz d'échappement avant de repartir au grand air.
(J'en ai profité pour aller m'acheter un nouveau sac d'école - tous les ans je me prépare pour la rentrée comme une collégienne toute excitée par ses nouveaux cahiers et son nouveau stylo quatre couleurs - et je ne sais pas si vous savez, hommes qui lisez ce blog, comme il est difficile de trouver un sac à main de bon goût dans ce bas monde. Les designers de sac à main de tous les pays semblent s'être unis pour atteindre, année après année, des sommets de vulgarité jusqu'alors inégalés. C'est prodigieux). (Sinon j'ai essayé très fort de me concentrer sur les sacs et c'est tout et de détourner le regard en passant devant les magasins de lingerie, mais y a quand même une petite culotte en dentelle qui a réussi à me gauler les yeux (la petite culotte est fourbe) et je sens qu'elle va me hanter jusqu'à ce que je l'achète).
Voilà. C'était la minute shopping. C'est fini. Vous êtes encore là ?

Non mais en vrai c'était bien. Et en fait j'ai été étonnement wild at heart : je n'ai jamais perdu mon sang froid, même quand on était perdus entre deux arbres balisés en jaune et qu'on n'avait plus qu'une seule bouteille d'eau alors qu'on était encore à deux kilomètres (oulala) de toute zone habitée. J'ai même escaladé des gros rochers en m'agrippant à des câbles. (Tom Sawyer, je vous dis). Et j'ai vaillamment nagé dans les rivières alors que - comme chacun sait - les rivières sont pleines de cadavres. (Oui quand j'étais petite il fallait me porter jusqu'au milieu de la rivière jusqu'à ce que je n'aie plus pied parce que je ne voulais pas marcher sur des cadavres en rentrant dans l'eau) (allez comprendre) (c'est pour ça, la Bretagne c'est rassurant : à marée basse, on peut constater que sous l'eau, il n'y a que du sable) (la Bretagne, de toute façon, c'est beaucoup plus safe que le Languedoc-Roussillon : en Bretagne, on n'est jamais vraiment attaqué que par des crevettes, crevettes qui, même au sommet de leur férocité, restent, comme chacun sait, somme toute assez inoffensives) (bon, bien sûr, il reste L'Ankou) (mais bon, suffit de lui mettre une bonne mandale). 

On a marché dans les montagnes au milieu des moutons, des vaches, des chapelles romanes, des étangs, des chênes, des sapins et de la bruyère, c'était fort beau. On a bu du rosé sur des petites places, sous les platanes, les figuiers, la glycine, on a mangé des glaces maison au lait de brebis (même que c'est dégueulasse), puis on a enchaîné les Blue Lagoons en matant Les Dossiers du Paranormal sur Direct 8, et ça, c'était top. (C'est les vacances ou bien ?). 

Voilà. Rien de tellement plus croustillant à raconter, vous m'excuserez. Ce n'est pas que je ne voulais pas m'encanailler (nager dans les rivières me donne toujours très envie de mordre dans une épaule nue et humide) mais les circonstances ne s'y prêtaient pas. J'étais pourtant fort sensible à cette ambiance de vacances en famille au milieu de nulle part, je me voyais bien comme une jeune fille perdue dans un Rohmer vivant une vibrante histoire d'amour platonique avec le fils des voisins, mais on était vraiment dans un bled et y avait que des vieux. (Quel gâchis).

 J'aurais volontiers pédalé les cheveux au vent, entraînée par le chant des cigales, pour aller faire du gringue au petit marchand de glaces artisanales de Villefranche de Conflent (jeune homme, si tu me lis) mais je n'avais pas de vélo et c'était un peu à trente bornes. (Et puis j'étais pas exactement au top de mon sex appeal avec mes grosses chaussures de rando, mon short Go Sport, ma banane Wannabe, mon débardeur, ma queue de cheval et ma casquette) (Quoique. Je faisais un peu Lara Croft, en fait. Sans les seins, juste). 

Cela dit je compte bien me rattraper sur le petit serveur de la Crêperie en deuxième partie de vacances. (Car oui, je suis de Dinard, et j'ai donc passé tous les étés de ma vie dans Conte d'Eté, à pédaler d'une plage à l'autre sur mon vélo avec panier (accessoire très important, le panier, sinon ça marche pas) (tout est dans les détails) et à draguer la nuit sur la plage bercée par le chant des vagues, des guitares et des mats des bateaux. (La Bretagne, ça vous gagne). 



Bref, pas d'amour de vacances, donc, je suis navrée.
En même temps quand je vois ce que j'écris quand je live-blogue mes histoires d'amour comme d'autres live-bloguent L'Amour est dans le Pré, je me dis que c'est pas plus mal. (J'ai relu mes derniers articles à propos de Virgile et j'ai un peu eu un syndrome cuisine. Mais bon, j'assume).
(Un "syndrome cuisine" - merveilleuse expression que je partage à ce jour avec un total de deux personnes et que je vous invite à répandre parmi vos proches comme la Bonne Nouvelle - c'est quand t'as tellement honte pour quelqu'un à la télé - personne réelle ou personnage de fiction - que tu ne peux plus regarder et que tu ressens le besoin irrépressible d'aller te cacher dans la cuisine) (Je suis sûre que vous voyez ce que je veux dire) (c'est un peu ce que je ressens quand j'essaye - en vain, donc - de regarder la vidéo de Mister F en train de rapper en français, par exemple). 
J'ai eu un peu honte pour moi, donc. (En même temps vous saviez que j'étais une midinette, vous ne pouvez pas dire que vous n'aviez pas été prévenus). Honte de m'emballer autant. Si vite. De me mettre dans des états pareils. (Après tout, un homme, ça n'est jamais que 65% d'eau). Et surtout de le raconter sur internet, en fait. Mais bon. (Cela dit, je dis ça, mais - soyons honnêtes - j'élabore jour après jour dans ma petite tête de linotte romantique des stratagèmes improbables pour tenter de le "récupérer", hein. Qu'est-ce que vous avez cru, malheureux ? Que comme ça, tout à coup, j'avais percuté le "principe de réalité" ? Où aviez-vous la tête ?).

En fait mes seuls ébats de ces deux dernières semaines ont été... virtuels. Ouais. 
Et doublement virtuels puisqu'ils ne mèneront à rien.
Mais ça, je pense que ça mérite un post en soi. 




(C'te cliffhanger de ouf) (Huhu).